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Photo du rédacteurJohana Bertet

Je suis en colère!

Dernière mise à jour : 29 mai 2021

Qu’est-ce qui distingue alors une personne qui se maîtrise d’une qui n’y parvient pas?

Certaines personnalités sont plus vulnérables aux émotions que d’autres ; elles ont une sensibilité plus grande aux stimuli, internes (pensées, besoins physiologiques, sensations physiques) ou externes, et une plus grande réactivité. Elles réagissent donc plus vite et plus fort aux mêmes événements. De plus, elles ont de la peine à revenir à un état normal. A la suite d’une contrariété, ces personnes ne s’apaisent pas. Elles restent donc longtemps dans un état de vulnérabilité accrue face aux émotions.


Les émotions ont une raison d’être. Si on ne les reconnait pas, ou mal, cela affecte notre capacité à savoir qui nous sommes. Si nous les reconnaissons, elles racontent quelque chose de notre expérience et cela nous conforte dans notre identité. Nous pouvons donc mieux communiquer avec autrui.


Il se distingue plusieurs types de colère :


La colère défensive : Le comportement défensif qui se produit après une agression. Il s’agit d’une réaction de survie considérée comme normale.

La colère d’imputation : La colère d’imputation est une colère destructrice, dans la mesure où elle est une décharge émotionnelle qui cherche à se retourner contre quelqu’un, trouver un responsable de ce dont on est victime.

La colère impulsive : impossible à maîtriser, qui se traduit par un passage à l’acte agressif sans commune mesure avec ce qui l’a provoquée, est considérée comme pathologique.


Rappelons que la colère est une réponse à un sentiment d’agression, causé par un «stimulus» externe.


Nous pouvons avoir raison d’être en colère mais nous n’en sommes pas moins responsables de notre manière de l’exprimer. La colère peut être utile si elle est bien utilisée. C’est un moteur essentiel de l’humanité sans lequel nous serions assez vulnérables. Elle sert à réagir fortement en cas de danger.

L’environnement familial peut aussi être source de violence. Le modèle parental et la distribution du pouvoir entre les membres de la famille peuvent jouer un rôle. Un mode de fonctionnement démocratique et tolérant permet de mieux gérer les émotions et la frustration, alors qu’un contexte trop autoritaire peut causer des comportements antisociaux à l’âge adulte.


Des études montrent que les enfants qui vivent durant les premières années de leur vie avec des niveaux élevés d’émotivité négative, ont plus de difficultés avec le contrôle de leurs émotions et ont tendance à présenter des troubles du comportements à l’âge scolaire.

Chez le jeune enfant, la colère, qui s’exprime dans des réactions destructrices, constitue une étape incontournable avant qu’il ne parvienne à la transformer en un processus d’individuation et de séparation. L’enfant doit passer de l’isolement, ressenti comme perte, comme désarroi et générateur de colère, à la capacité d’accepter la solitude comme condition même de la relation à autrui. La solitude, en ce sens, est le contraire de l’isolement qui est la marque d’une désocialisation et d’une perte du lien aux autres.


La colère maltraitance de soi et la colère maltraitance d’autrui traduisent l’une comme l’autre l’expression d’un désarroi, une absence d’ancrage et un refus ou une incapacité de différenciation entre soi et l’autre.

C’est une décharge d’énergie émotionnelle qui donne la capacité de s’indigner et de s’opposer, face à ce qui représente une menace contre la justice et contre l’humain.



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